1 Maintenant, en ce qui me concerne, ce nâest pas Ă moi que revient le mĂ©rite dâavoir dĂ©couvert lâexistence des classes dans la sociĂ©tĂ© moderne, pas plus que la lutte quâelles sây livrent. Des historiens bourgeois avaient exposĂ© bien avant moi lâĂ©volution historique de cette lutte des classes et des Ă©conomistes bourgeois en avaient dĂ©crit lâanatomie Ă©conomique [1]. » Pendant des dĂ©cennies, de nombreux ouvrages ont citĂ© ou paraphrasĂ© ces lignes issues dâune lettre de 1852 rĂ©digĂ©e par Karl Marx et adressĂ©e Ă son ami Joseph Weydemeyer. Marx y affirmait sa dette intellectuelle Ă lâĂ©gard des historiens libĂ©raux Ă qui il aurait empruntĂ© lâidĂ©e de comprendre lâhistoire des sociĂ©tĂ©s Ă travers le prisme de la lutte des classes. Ironisant sur les hommes politiques dĂ©mocrates » de son temps, Marx prĂ©cisait son propos dans le mĂȘme courrier en affirmant que ces messieurs devraient par exemple Ă©tudier les Ćuvres de Thierry, Guizot, John Wade, etc., et acquĂ©rir quelques lumiĂšres sur lâhistoire des classesâ dans le passĂ© [2] ». Ce courrier est dâautant plus cĂ©lĂšbre quâil contenait Ă©galement une des rares mentions explicites dans son Ćuvre de la dictature du prolĂ©tariat [3] ». Une deuxiĂšme correspondance, cette fois-ci adressĂ©e Ă Friedrich Engels deux ans plus tard, Ă©voque spĂ©cifiquement Augustin Thierry comme le pĂšre de la lutte des classesâ dans lâhistoriographie française [4] » Ă lâoccasion de la parution dâun ouvrage, lâEssai sur lâhistoire de la formation et des progrĂšs du Tiers-Ătat [5]. 2 Ăvoquer Augustin Thierry comme pĂšre de la lutte de classes » devient au vingtiĂšme siĂšcle une des formules passe-partout de lâhistoire du marxisme. Ces deux citations ont mĂȘme fait autoritĂ© car, comme le rappelle Eric Hobsbawm, bien que la conception matĂ©rialiste de lâhistoire au centre du marxisme, et que tout ce quâa Ă©crit Marx soit imprĂ©gnĂ© dâhistoire, il nâa pas lui-mĂȘme Ă©crit beaucoup dâhistoire, dans le sens oĂč lâentendent les historiens [6] ». Tout manuel ou article rĂ©sumant la conception matĂ©rialiste de lâhistoire » ou faisant rĂ©fĂ©rence aux origines du concept de luttes de classes » chez Marx pouvait difficilement faire lâĂ©conomie dâune allusion, mĂȘme et souvent succincte, Ă Augustin Thierry. Ce dernier ayant Ă©tĂ© par ailleurs le secrĂ©taire de Saint-Simon entre 1814 et 1817, la filiation avec le socialisme utopique » Ă©tait assurĂ©e [7]. Des gĂ©nĂ©rations se sont ainsi succĂ©dĂ©es en rĂ©pĂ©tant combien Marx avait puisĂ© dans lâĆuvre de Thierry et dâautres historiens libĂ©raux principalement Guizot, Mignet et Thiers. 3 Pourtant, qui a lu au vingtiĂšme siĂšcle le texte auquel Marx faisait alors explicitement rĂ©fĂ©rence, lâEssai sur lâhistoire de la formation et des progrĂšs du Tiers-Ătat, ainsi que les autres ouvrages sur lâhistoire de France dont Marx avait pris connaissance ? LâEssai [8] en question nâa pas Ă©tĂ© rééditĂ© en France depuis la mort de Karl Marx [9]. LâĆuvre de Thierry sâefface avec lâhistoire scientifique qui sâaffirme sous la TroisiĂšme RĂ©publique. 4 Une simple confrontation des Ćuvres publiĂ©es de Thierry et Marx sur lâhistoire aurait dĂ©jĂ en soi un intĂ©rĂȘt quâest-ce que qui au fond, a valu les louanges de Marx au-delĂ la formule consacrĂ©e sur le pĂšre » de la lutte des classes ? Mais au moins deux autres raisons justifient une Ă©tude plus approfondie. En premier lieu, lâĂ©dition par la MEGA des notes prises par Marx sur lâEssai de Thierry permet de mieux connaĂźtre ce quâil a retenu de sa lecture [10]. Par ailleurs lâĆuvre dâAugustin Thierry, largement oubliĂ©e pendant des dĂ©cennies, fait lâobjet dâun regain dâintĂ©rĂȘt. AmorcĂ© dans les annĂ©es 1980 avec un article de Marcel Gauchet dans Les Lieux de mĂ©moires de Pierre Nora â qui soulignait dâailleurs avec un certain mĂ©pris la piĂ©tĂ© filiale » des marxistes Ă lâĂ©gard dâAugustin Thierry [11] â ce renouveau est plus affirmĂ© depuis quelques annĂ©es avec la mise en question du roman national ». Lâhistorien Sylvain Venayre a par exemple publiĂ© un ouvrage marquant Ă ce sujet, Les Origines de la France. Quand les historiens inventaient la nation [12]. Dans un contexte de crise de lâidentitĂ© » française, lâouvrage prĂ©sente les rĂ©cits fondateurs de lâhistoire de France publiĂ©s au cours du xix e siĂšcle, en faisant la part belle aux ouvrages dâAugustin Thierry. NĂ©anmoins, contrecoup logique des affirmations dogmatiques de naguĂšre, les spĂ©cialistes actuels des rĂ©cits nationaux du xix e siĂšcle ont globalement abandonnĂ© lâidĂ©e de mettre en perspective Marx et Augustin Thierry, au point dâen oublier lâinfluence capitale du second sur le premier. JoĂ«lle Dusseau relĂšve Ă juste titre cette absence surprenante dans la production historiographique contemporaine 5 Si les grands systĂšmes explicatifs de lâhistoire de France sont prĂ©sentĂ©s de maniĂšre extrĂȘmement prĂ©cise, aucun Ă©cho nâest donnĂ© Ă lâhistoire marxiste, alors que Marx et Engels sont obnubilĂ©s par lâhistoire et, notamment Marx, par lâhistoire de France lue Ă travers la lutte des classes [13]. 6 Les Origines de la France nây fait en effet pas la moindre allusion. Pourtant toute une rĂ©flexion sur Michel Foucault et la gĂ©nĂ©alogie historique Ă partir de sa lecture dâAugustin Thierry clĂŽt lâouvrage. Dans ce contexte, il paraĂźt dâautant plus nĂ©cessaire de restituer ce que Marx a rĂ©ellement empruntĂ© au pĂšre de la lutte de classes ». Marx, lecteur dâAugustin Thierry 7 Alors quâil vient dâachever son essai historique sur le bonapartisme Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, quâa donc lu Marx de lâhistorien français lorsquâil affirme pour la premiĂšre fois une dette Ă son Ă©gard ? Que son sĂ©jour Ă Paris au dĂ©but des annĂ©es 1840 lâait familiarisĂ© avec la littĂ©rature historique des libĂ©raux français ne fait aucun doute. Que ses manuscrits de Kreuznach, les premiĂšres versions du Manifeste du parti communiste, puis le Manifeste lui-mĂȘme portent la trace de lâinfluence de ces historiens prĂ©sentant les processus historiques et notamment les rĂ©volutions de lâĂ©poque moderne anglaise et française en termes de lutte de classes, est peu contestable, et nâest plus Ă dĂ©montrer [14]. Signe de cette forte empreinte, aprĂšs le reflux des rĂ©volutions europĂ©ennes de 1848, Marx publie un compte-rendu critique sur un ouvrage de Guizot relatif aux rĂ©volutions anglaises [15]. 8 NĂ©anmoins, Ă consulter les brouillons et notes publiĂ©es par la MEGA â notamment ceux de Kreuznach â si Marx cite ou copie de brefs passages des Lettres sur lâhistoire de France dâAugustin Thierry [16], il le fait alors uniquement Ă partir de citations traduites en allemand provenant de lâouvrage dâun historien, Ernst Alexander Schmidt, Geschichte von Frankreich [17]. Marx Ă©voque lâĂ©mergence des communes mĂ©diĂ©vales et la place que la bourgeoisie a occupĂ©e dans ce processus, mais il nây a pas trace dâune analyse un peu significative de lâĆuvre dâAugustin Thierry. AprĂšs son sĂ©jour parisien, Marx a pu prendre connaissance dâautres travaux en consultant la traduction dâune partie dâun ouvrage sur lâhistoire du Tiers-Ătat en 1847 [18]. Le traducteur de Thierry, Friedrich Hermann Semmig, est dâailleurs longuement citĂ© et critiquĂ© par Marx et Engels dans LâIdĂ©ologie allemande, notamment son article sur communisme, socialisme et humanisme [19] ». Ă ce stade, il est difficile de rendre compte de ce que Marx a pu lire ou retenir de Thierry faute de notes prĂ©cises, de compte-rendus ou de rĂ©fĂ©rences explicites Ă tel ou tel dĂ©veloppement. Dâautant plus que dans les deux contributions historiques oĂč il analyse concrĂštement les luttes de classes en France Les Luttes de classes en France en 1848-1850 et Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Marx ne mentionne pas explicitement son legs Ă Augustin Thierry. 9 Ce nâest quâen 1854 que Marx semble avoir lu intĂ©gralement un ouvrage dâAugustin Thierry. Dans un contexte international tendu, Marx prend nombre de notes sur lâhistoire de la diplomatie europĂ©enne ; câest lâĂ©poque de sa collaboration rĂ©guliĂšre au New York Daily Tribune. Il ne semble pas alors avoir lu la premiĂšre version de lâEssai de Thierry, parue en livraison dans la Revue des deux mondes en 1850. Sa parution sous forme dâouvrage sĂ©parĂ© trois ans plus tard ne le laisse en revanche pas indiffĂ©rent. 10 Comment expliquer cette attention subite ? AprĂšs plusieurs dĂ©cennies de recherches, lâhistorien français publie une synthĂšse de ses travaux sur lâhistoire de la formation du Tiers-Ătat. CentrĂ©es Ă lâorigine sur une histoire des races et des conquĂȘtes â opposant Gaulois, peuple conquis devenu le Tiers-Ătat et Francs Ă lâorigine de lâaristocratie â les Ćuvres de Thierry soulignent Ă©galement lâimportance du contenu social de ces luttes, dâoĂč lâattention de Marx depuis la parution des Lettres sur lâhistoire de France. Dans son Essai de 1850, Thierry rend compte de la longue montĂ©e en puissance de la bourgeoisie sur plusieurs siĂšcles. Ăvoquant le mouvement des communes du xii e siĂšcle comme une vĂ©ritable rĂ©volution [20] », il dĂ©crit avec passion la montĂ©e en puissance de certaines dâentre elles, notamment de la ville dâAmiens. LâĆuvre fut longue, il ne fallut pas moins de six siĂšcles pour lâaccomplir [21] » ; le rĂšgne de Louis xiv est pensĂ© comme un moment dâunification administrative rationnelle, que parachĂšve le mouvement rĂ©volutionnaire de 1789. 11 Lâexaltation hĂ©roĂŻque de la RĂ©volution nâest plus de saison. Entre les annĂ©es 1820 et le dĂ©but des annĂ©es 1850, lâĂ©volution de sa lecture de lâhistoire est en effet notable. LibĂ©ral oppositionnel dans les annĂ©es 1820, Thierry est devenu dĂ©sormais conservateur, effrayĂ© par les poussĂ©es Ă©galitaires des socialistes aprĂšs les rĂ©volutions de 1848. Comme le souligne Sylvain Venayre, au soir de sa vie, lâhistorien entendait rĂ©affirmer vigoureusement que le Tiers-Ătat Ă©tait la nation tout entiĂšre â et pas seulement cette classe bourgeoise que les socialistes dĂ©nonçaient comme la dĂ©tentrice des privilĂšges contemporains [22] ». Câest donc au moment oĂč Thierry se rĂ©vĂšle ĂȘtre conservateur quâil est lu avec le plus dâattention par Marx. Dans sa cĂ©lĂšbre lettre Ă Engels, Marx ironise dâailleurs sur la contradiction entre ses premiers Ă©crits et lâhomogĂ©nĂ©itĂ© du Tiers-Ătat dĂ©sormais prĂ©sentĂ©e par Thierry 12 Câest curieux de voir comment ce monsieur, qui est le pĂšre de la lutte de classes » dans lâhistoriographie française, se dĂ©chaĂźne dans sa prĂ©face contre les Jeunes historiens » qui voient, eux aussi, maintenant un antagonisme entre la bourgeoisie et le prolĂ©tariat, et veulent dĂ©couvrir dĂ©jĂ des traces de cette opposition spĂ©cifique dans lâhistoire du tiers-Ă©tat jusquâen 1789 [23]. 13 Lâattention que Marx a portĂ©e Ă cet ouvrage est incontestable. Ses nombreuses notes prĂ©cĂšdent la caractĂ©risation de pĂšre de la lutte de classes ». Les rares rĂ©flexions explicites quâelles contiennent sont dĂ©veloppĂ©es dans sa lettre Ă Engels ces notes ne constituent pas en effet en tant que tel un texte cohĂ©rent et neuf, dâautant que leur lecture est ardue avec le mĂ©lange de trois langues ; les citations sont tantĂŽt recopiĂ©es du français, tantĂŽt traduites librement vers lâallemand ou lâanglais, souvent pour accentuer une idĂ©e mentionnĂ©e dans lâouvrage de Thierry [24]. Mais une lecture attentive de lâEssai confrontĂ©e aux notes de Marx fait nĂ©anmoins apparaĂźtre des prĂ©occupations historiques majeures, en tout premier lieu lâattention Ă la formation dâune classe sociale sur le long terme. Outre des notes sur les rivalitĂ©s entre noblesse et bourgeoisie au xvii e siĂšcle, notamment Ă lâoccasion de la rĂ©union des Ătats gĂ©nĂ©raux de 1614, Marx sâarrĂȘte sur lâhistoire des communes mĂ©diĂ©vales et le lien que celles-ci entretiennent avec lâĂ©mergence de la bourgeoisie, deux thĂšmes dĂ©jĂ retenus dans ses notes de Kreuznach. Ă la commune correspondrait une premiĂšre apparition dâune pensĂ©e politique des classes roturiĂšres [25] » voire lâĂ©mergence dâune communautĂ© dĂ©mocratique [26] ». Ă plusieurs reprises Marx relĂšve la portĂ©e rĂ©volutionnaire de ce mouvement au xii e siĂšcle, la premiĂšre rĂ©volution [27] ». Le Tableau de lâancienne France municipale » et la Monographie de la constitution communale dâAmiens » â deux annexes Ă lâouvrage de lâEssai â sont trĂšs attentivement lus et forment la partie la plus importante des notes. En rĂ©sumĂ©, malgrĂ© quelques rĂ©serves, comme lâaffirme Marx dans sa lettre Ă Engels ce quâil [Thierry] dĂ©veloppe et souligne bien, câest le caractĂšre conspirateur et rĂ©volutionnaire des municipalitĂ©s du xii e siĂšcle [28] ». 14 LâĂ©cho avec les prĂ©occupations du milieu du xix e siĂšcle est manifeste. Marx note Analogie dans la sĂ©rie des rĂ©volutions municipales du xii e siĂšcle avec le mouvement constitutionnel au xix e. Lâimitation y joua un rĂŽle considĂ©rable [29]. » La question de la rĂ©volution communale » est en effet un topos de lâhistoire et de la pensĂ©e politique du xix e siĂšcle [30]. La thĂ©matique de lâĂ©mergence des villes et leur sĂ©paration des campagnes est significativement prĂ©sente de LâIdĂ©ologie allemande au Capital en passant par les Grundrisse [31]. Si Marx ne propose pas de conception prĂ©cise et dĂ©finie de la sociĂ©tĂ© mĂ©diĂ©vale [32], la densitĂ© de ses notes sur le sujet conduit Ă penser quâil les rĂ©servait pour une Ă©tude approfondie de lâhistoire des communes, dâautant que son dernier grand projet dâhistoire mondiale comprend Ă©galement dâimportantes mentions sur la mĂȘme pĂ©riode [33]. Le souligner nâa pas quâun intĂ©rĂȘt philologique cela permet dâinfirmer notamment la critique de Raymond Aron, souvent reprise par lâhistoriographie dominante, pour mesurer lâimportance de ces remarques sur les siĂšcles antĂ©rieurs Ă la rĂ©volution industrielle. Aron soulignait en effet que la lutte des classes » marxiste concernait au mieux les sociĂ©tĂ©s industrielles contemporaines, mais nâavait pas dâintĂ©rĂȘt pour comprendre les siĂšcles antĂ©rieurs. Ă lâappui de cette thĂšse, il formulait lâaffirmation suivante 15 En fait, quelles Ă©taient les classes sociales dans les sociĂ©tĂ©s industrielles, en quoi diffĂ©raient-elles de celles des sociĂ©tĂ©s prĂ©-industrielles ? Ces questions nâintĂ©ressaient pas grandement Marx [âŠ]. Ce qui lâintĂ©ressait avant tout, câĂ©tait une certaine philosophie de lâhistoire, une certaine interprĂ©tation de la sociĂ©tĂ© capitaliste [34]. 16 Or si lâon retient lâidĂ©e de lâĂ©mergence dâune nouvelle modernitĂ© socio-politique [35] » Ă partir des communes mĂ©diĂ©vales italiennes, le mouvement français du xii e â certes diffĂ©rent et en retrait du point de vue des pratiques dĂ©mocratiques â constitue bien un Ă©lĂ©ment dâinterrogation historique pour Marx, puisquâil sâagit de penser les luttes de classes sur la longue durĂ©e. Dans le contexte du dĂ©but des annĂ©es 1850, aux perspectives assombries suite au terrible Ă©chec des rĂ©volutions de 1848, cette attention aux communes rĂ©vĂšle une prĂ©occupation â et aussi une tension â quant Ă lâĂ©criture de lâhistoire des luttes sociales si la rĂ©volution municipale » ne fait quâanticiper un vaste mouvement parachevĂ© en 1789, un mouvement comme la RĂ©volution française de 1789-1794 ou de 1848 peut-il ĂȘtre finalement considĂ©rĂ© comme un moment de rupture spĂ©cifique ? Il ne sâagirait plus dâĂ©tudier et de valoriser un moment rĂ©volutionnaire mais bien de voir comment, Ă lâĂ©chelle des siĂšcles, se dĂ©roulent les conflits sociaux et politiques et de comprendre comment la complexitĂ© de ceux-ci expriment des luttes de classes. Dans son Essai, Augustin Thierry minimise, on lâa dĂ©jĂ soulignĂ©, la rupture de 1789 ; il estime finalement que lâhistoire du progrĂšs de la libertĂ©, depuis le xii e siĂšcle, devait tout autant Ă lâaction de la royautĂ© quâĂ celle du Tiers-Ătat [36] ». Marx le relĂšve lui aussi Ă plusieurs reprises dans ses notes sur lâEssai le travail de la sociĂ©tĂ© française depuis le xii e siĂšcle aboutit Ă la monarchie absolue, son second point de dĂ©part [37] » ou encore le cahier du Tiers-Ătat de 1615 propose une vaste programme de rĂ©formes, dont les unes sont exĂ©cutĂ©es par les grands ministres du xvii e siĂšcle, les autres en 1789 [38] ». Dans sa lettre Ă Engels, Marx revient dans le mĂȘme esprit sur la formation de lâĂtat français ce quâil [Thierry] dĂ©crit joliment, mais de façon peu synthĂ©tique, câest 1. comment, dâemblĂ©e, du moins Ă partir de lâessor des villes, la bourgeoisie française doit une trop grande part de son influence au fait quâelle se constitue en Parlement, quâelle forme une bureaucratie [39] ». FondĂ©e lĂ encore sur Thierry, cette attention Ă lâhistoire de lâĂtat français et de sa bureaucratisation sâinscrit dans la continuitĂ© de lâanalyse quâil propose deux ans plus tĂŽt dans Le 18 Brumaire, oĂč il soulignait la continuitĂ© de lâĂtat français Ă lâĂ©chelle de plusieurs siĂšcles 17 Ce pouvoir exĂ©cutif, avec son immense organisation bureaucratique et militaire [âŠ] qui recouvre comme dâune membrane le corps de la sociĂ©tĂ© française et en bouche tous les pores, se constitua Ă lâĂ©poque de la monarchie absolue, au dĂ©clin de la fĂ©odalitĂ©, quâil aida Ă renverser. [âŠ] La premiĂšre RĂ©volution française, qui se donna pour tĂąche de briser tous les pouvoirs indĂ©pendants, locaux, territoriaux, municipaux et provinciaux, pour crĂ©er lâunitĂ© civique de la nation, devait nĂ©cessairement dĂ©velopper lâĆuvre commencĂ©e par la monarchie absolue la centralisation, mais, en mĂȘme temps aussi, lâĂ©tendue, les attributs et lâappareil du pouvoir gouvernemental. NapolĂ©on acheva de perfectionner ce mĂ©canisme dâĂtat [40]. 18 Cette prĂ©occupation, souvent soulignĂ©e par les commentateurs de Marx pour la rapprocher de la thĂšse de Tocqueville dans LâAncien RĂ©gime et la RĂ©volution, insistant sur la continuitĂ© entre la monarchie et la RĂ©volution, nâa donc rien de purement conjoncturelle [41]. Marx prĂ©cise dâailleurs, toujours dans sa lettre de 1854, la façon dont on doit envisager la comprĂ©hension de la formation et de la domination dâune classe sur le long terme 19 On pourrait trĂšs bien montrer, en sâappuyant sur son exposĂ© [celui de Thierry], comment naĂźt la classe tandis que disparaissent les diffĂ©rentes formations Formen dans lesquelles se situe Ă diffĂ©rentes Ă©poques son centre de gravitĂ©, et que dĂ©pĂ©rissent les diffĂ©rentes fractions qui, grĂące Ă ces formations, atteignent une certaine influence. Cette suite de mĂ©tamorphoses, jusquâĂ ce quâon en arrive Ă la domination de la classe, Ă mon avis, personne ne lâa encore dĂ©crite ainsi â du moins quant au contenu [42]. 20 Ces formations » sont notamment, prĂ©cise Marx, les maĂźtrises et jurandes, les formations au sein desquelles se dĂ©veloppe la bourgeoisie industrielle [43] ». Ce passage est trĂšs significatif de ce que Marx entend analyser comme lutte de classes » dans lâhistoire Ă partir des notes prises sur Thierry envisagĂ©es comme des moments dâun processus multiforme, elles seraient aux fondement dâune Ă©tude novatrice sur la domination [dâune] classe ». 21 La lecture de Thierry sâavĂšre pour Marx incontestablement fĂ©conde. Et malgrĂ© la citomanie » sur le pĂšre de la lutte de classes », peu semblent avoir remarquĂ© ce qui semble ĂȘtre de prime abord un paradoxe Marx, en mettant en avant Thierry au milieu des annĂ©es 1850, se dĂ©marque radicalement de lâhistoriographie rĂ©publicaine française. FascinĂ© par lâhistoire des siĂšcles antĂ©rieurs, dans un contexte oĂč lâopposition entre classes improductives et pillardes et classes productives roturiĂšres constitue un topos frĂ©quemment dĂ©veloppĂ© par les historiens français, Marx se montre peu sensible Ă la fresque rĂ©volutionnaire la plus cĂ©lĂšbre de lâĂ©poque â et la plus durable au niveau Ă©ditorial â celle de Jules Michelet. En effet, lorsque Marx lit Thierry, lâHistoire de la RĂ©volution française de Michelet vient dâachever sa parution 1847-1852. LâĆuvre sera consacrĂ©e par la TroisiĂšme RĂ©publique, quand Augustin Thierry sera, lui, progressivement oubliĂ©. Il nây a pourtant pas une seule ligne de Marx sur Michelet, le premier Ă©tant probablement peu sensible au ton lyrique et Ă lâexaltation dâun peuple » rĂ©volutionnaire oĂč les contradictions de classes nâont pas leur place, et sont dĂ©libĂ©rĂ©ment ignorĂ©es⊠Quant au socialiste Louis Blanc, dont on peut considĂ©rer quâil fut un des premiers Ă dĂ©velopper lâĂ©rudition qui sera au cĆur de lâhistoriographie universitaire de la rĂ©volution [44], son Histoire de la rĂ©volution française 1847-1865 a Ă©tĂ© rejetĂ©e radicalement et explicitement par Marx. SĂ©vĂ©ritĂ© Ă lâĂ©gard de Louis Blanc, mĂ©pris implicite pour Michelet ce sont finalement les intuitions de lâancien libĂ©ral sur les diffĂ©rentes formations » qui ont bien davantage aiguisĂ© la curiositĂ© de Karl Marx. Augustin Thierry et lâinvention dâune tradition 22 Aussi brĂšves soient les remarques de Marx sur Thierry, celles-ci sont pourtant loin dâavoir toutes connues les mĂȘmes faveurs chez les historiens marxistes. Si la formule de pĂšre de lutte de classes » devient canonique au vingtiĂšme siĂšcle, le second passage de la lettre Marx sur les formations des classes â qui sâaccommode mal dâune approche binaire rĂ©sumant la lutte de classes Ă lâopposition de deux camps facilement identifiables â a Ă©tĂ© souvent escamotĂ©. Dans la totalitĂ© des manuels soviĂ©tiques publiĂ©s en langues Ă©trangĂšres, lorsquâest abordĂ©e la conception de lâhistoire de Marx, la suite de mĂ©tamorphoses » des classes brille par son absence. Par exemple, la biographie collective de Marx publiĂ©e aux Ă©ditions du ProgrĂšs [45] de mĂȘme que lâHistoire de France en trois volumes rĂ©digĂ©e par des historiens soviĂ©tiques [46] relĂšve les insuffisances de Thierry, tout en mentionnant son statut de pĂšre de la lutte de classes ». Mais on ne retrouve aucune allusion Ă la deuxiĂšme partie de la lettre sur les formations ». La mĂȘme remarque sâapplique Ă de nombreux textes Ă©voquant le lien unissant Karl Marx Ă Augustin Thierry. Lâhistorien dâinspiration marxiste de la RĂ©volution française Albert Soboul, dans un article oĂč il expose parentĂ©s dâanalyses et filiations entre Jean JaurĂšs, Albert Mathiez et Georges Lefebvre, mentionne lâimportance de Thierry pour Marx comme pĂšre de la lutte de classes », mais sans citer cette autre partie de la lettre Ă Engels [47]. 23 Il est donc nĂ©cessaire de comprendre comment et pourquoi, aprĂšs la mort de Marx, on a reconstituĂ© un rapport spĂ©cifique Ă lâĆuvre dâAugustin Thierry Ă partir de quelques citations abrĂ©gĂ©es. Emmanuel Renault, Ă©tudiant mĂ©ticuleusement la prĂ©sence explicite de la dialectique dans les textes de Marx â moins importante que ne le veut la tradition marxiste qui sâest fondĂ©e sur quelques extraits â souligne que tout autant que les questions de lâaliĂ©nation et du matĂ©rialisme, celle de la dialectique est prise dans le processus dâinvention par le marxisme de sa propre tradition [48] ». La mĂȘme remarque sâapplique Ă la lutte de classes » et Ă son pĂšre » supposĂ©. En effet, lâApparat du volume de la MEGA signale clairement le nombre trĂšs faible dâoccurrences Ă Augustin Thierry dans toute lâĆuvre de Marx. Un tour dâhorizon des ouvrages et brouillons de Marx y compris chez Engels aprĂšs 1883 le confirme dans tous les cas, trĂšs peu de mentions dâAugustin Thierry lâAnti-DĂŒhring ne contient pas par exemple la moindre allusion Ă lâhistorien français. Friedrich Engels Ă©voque certes ponctuellement Thierry et les autres historiens libĂ©raux dans une sĂ©rie de lettres Ă ses correspondants au dĂ©but des annĂ©es 1890, mais elles ne contiennent aucun dĂ©veloppement ni formulation significative sur son Ćuvre. 24 Marx ayant fait trĂšs peu dâemprunts explicites Ă Thierry, Ă partir de quand a-t-on considĂ©rĂ© et rĂ©pĂ©tĂ© quâun lien fort les unissait ? Le marxisme a créé cette association et ce lien indĂ©fectible entre Marx et Thierry selon un processus plus complexe quâil nây paraĂźt. Lâexplication la plus Ă©vidente serait la reprise par les hĂ©ritiers proclamĂ©s de Marx et Engels et les vulgates successives des citations des deux lettres de Marx et Engels pour instituer Augustin Thierry comme pĂšre de la lutte de classes ». Or la majeure partie de la correspondance entre Marx et Engels nâest pas publiĂ©e avant 1913 [49]. La lettre de 1852 Ă Weydemeyer a paru pour la premiĂšre fois en 1906 dans la Neue Zeit, la revue thĂ©orique de la social-dĂ©mocratie allemande [50] ; la seconde nâest rendue publique que dans le deuxiĂšme volume de correspondances paru en 1913. La conclusion paraĂźt sâimposer câest la tradition communiste ultĂ©rieure qui, aprĂšs la rĂ©volution russe, instaure Augustin Thierry comme rĂ©fĂ©rence Ă partir des deux lettres de Marx exhumĂ©es quelques annĂ©es plus tĂŽt, sans que personne ne sache exactement ce que Marx a lu avec prĂ©cision dâAugustin Thierry, faute dâanalyses de ses notes. 25 Une Ă©tude des publications de ceux qui sâemployĂšrent Ă populariser le marxisme aprĂšs la mort Marx sous la forme de brochures, confĂ©rences, et articles pour expliquer les luttes de classes et leur rĂŽle dans lâhistoire, fait pourtant apparaĂźtre une filiation moins Ă©vidente. Sâil est exact quâune orthodoxie commune des DeuxiĂšme et TroisiĂšme Internationales fige un certain marxisme comme lâa montrĂ© AndrĂ© Tosel [51], pour autant la singularitĂ© de la pĂ©riode 1880-1910 ne doit pas ĂȘtre minimisĂ©e, ne serait-ce quâen raison de la disponibilitĂ© trĂšs partielle de lâĆuvre de Marx. Or une consultation des Ćuvres des principaux thĂ©oriciens marxistes avant 1914 rĂ©vĂšle que, avant la connaissance des lettres de Marx, Georges Plekhanov se rĂ©fĂšre rĂ©guliĂšrement Ă Augustin Thierry. 26 Plekhanov fut un des artisans de lâinvention de ce marxisme dans les annĂ©es 1880-1900. Son influence â considĂ©rable parmi les sociaux-dĂ©mocrates russes â dĂ©passait ce premier cercle, nombre de ses contributions historiques furent en effet traduites de son vivant dans de multiples langues, notamment en français et allemand. LĂ©nine â qui ne mentionne jamais Augustin Thierry â a toujours reconnu une dette Ă son Ă©gard comme fondateur du marxisme russe, permettant son intĂ©gration ultĂ©rieure dans le marxisme soviĂ©tique et ce en dĂ©pit des choix politiques de Plekhanov, favorable aux mencheviks [52]. 27 Aucun autre dirigeant de la DeuxiĂšme Internationale nâa consacrĂ© autant de lignes aux historiens libĂ©raux, et notamment Ă Augustin Thierry. Plekhanov a notamment Ă©crit un article spĂ©cifique sur ce thĂšme Augustin Thierry et la conception matĂ©rialiste de lâhistoire [53] », publiĂ© en français dans LâĂre nouvelle, la premiĂšre revue thĂ©orique marxiste française [54]. Il y rend un hommage appuyĂ© Ă lâhistorien. Outre cet article, dans plusieurs contributions souvent des brochures ou des retranscriptions de formations militantes, Plekhanov Ă©voque avec enthousiasme Augustin Thierry et plusieurs de ouvrages [55]. Il renvoie alors Ă la prĂ©face de la seconde Ă©dition russe du Manifeste du parti communiste publiĂ© en 1900 dont il est lâauteur. Alors que ni Marx ni Engels nâĂ©voquent jamais dans le Manifeste ou dans leurs prĂ©faces rĂ©digĂ©es de leur vivant Augustin Thierry, Georges Plekhanov revient au contraire longuement sur son Ćuvre, Ă lâorigine selon lui de la conception marxiste de la lutte de classes. Câest donc dĂšs 1900 quâAugustin Thierry est devenu une rĂ©fĂ©rence pour les marxistes, bien avant que les citations cĂ©lĂšbres » de Marx ne soient connues [56]. 28 Dans sa prĂ©face au Manifeste, Plekhanov Ă©voque la rĂ©vĂ©lation que reprĂ©sentent pour les sociaux-dĂ©mocrates les rĂ©cits historiques de Thierry 29 Ce point de vue nouveau, le point de vue de lâintĂ©rĂȘt social ou de classe, se combinant avec lâattachement Ă ces pĂšres » qui avaient supportĂ©, pendant des siĂšcles, le poids de la lutte contre les classes privilĂ©giĂ©es, devait nĂ©cessairement amener Ă prendre conscience de lâimportance historique considĂ©rable de la lutte dâintĂ©rĂȘts entre les diverses classes sociales, bref, de la lutte des classes [57]. 30 De Thierry, Plekhanov retient surtout une opposition binaire entre deux classes en luttes. Sâil lui reproche dâen ĂȘtre restĂ© trop souvent Ă une lutte entre races », de fait Plekhanov fige surtout une conception assez simpliste de la lutte des classes â il faut le rappeler, Ă des fins militantes et pĂ©dagogiques de popularisation du marxisme â en reprenant les aspects les plus tranchants de plusieurs ouvrages de lâhistorien français. Le paradoxe câest que, par rapport Ă Marx, Plekhanov retient des conclusions plutĂŽt Ă©troites Ă partir dâune connaissance pourtant plus Ă©tendue des ouvrages de Thierry. Marx nâa en effet pas lu avec la mĂȘme attention ces derniers et ne les cite jamais dans des textes publiĂ©s de son vivant. NĂ©anmoins il perçoit dans lâEssai sur les progrĂšs et lâhistoire de la formation du Tiers-Ătat les prĂ©misses dâune mĂ©thode susceptible de saisir les mĂ©tamorphoses historiques successives dâune classe, prĂ©occupation globalement Ă©trangĂšre au thĂ©oricien russe, presque entiĂšrement concentrĂ© sur lâefficacitĂ© politique immĂ©diate des lutte de classes ». 31 Cette Ă©troitesse de Plekhanov ne doit pas pour autant masquer un autre aspect quâil retient de la lecture Augustin Thierry. Il insiste Ă plusieurs reprises sur la dynamique dont est porteur son rĂ©cit du Tiers-Ătat 32 Augustin Thierry revient sur cette question en montrant que les Français nâont pas encore de vĂ©ritable histoire de leur peuple. Lâhistoire des citoyens, des sujets reste Ă Ă©crire [âŠ]. Le mouvement des masses populaires vers la libertĂ© et le bonheur matĂ©riel constitue un spectacle bien plus grandiose que les guerres de conquĂȘte [58]. 33 Quelques pages plus loin, il souligne encore les tirades Ă©loquentes » de lâhistorien français expression faisant penser Ă la formule il dĂ©crit joliment » de Marx qui font bien voir comment la prise de conscience du Tiers-Ătat a entraĂźnĂ©, en France, un changement radical dans les idĂ©es des historiens [59] ». Nourri des lectures de Thierry comme des autres historiens de son temps, Plekhanov est Ă©merveillĂ© par le modĂšle de rĂ©cit des luttes de classes quâelles suggĂšrent. Il faut reprendre au profit du prolĂ©tariat le dĂ©fi que sâĂ©tait fixĂ© Thierry pendant la Restauration pour le peuple français » ; comme le souligne AurĂ©lien Aramini, le peuple français ne dispose pas encore dâun rĂ©cit historique dont il pourrait tirer une leçonâ susceptible de le guider dans son rĂŽle politique imminentâ tel est le problĂšme indissolublement Ă©pistĂ©mologique et politique qui sâimpose Ă Augustin Thierry [60] ». Plus quâun simple pĂšre de la lutte des classes » auquel les marxistes emprunteraient une mĂ©thode opposant le Tiers-Ătat Ă la noblesse pour lâappliquer Ă la lutte contemporaine entre bourgeoisie et prolĂ©tariat, Thierry apparaĂźt comme celui qui a dĂ©couvert ce dont une classe doit se doter pour prĂ©tendre Ă la domination une histoire propre, singuliĂšre et glorieuse. Si, chez Thierry, les rĂ©volutions communales anticipent 1789, alors pour les socialistes mouvements populaires et luttes de classes peuvent ĂȘtre aussi compris, mutatis mutandis, comme une anticipation des mouvements prolĂ©tariens. Lâhistorien français fournit ainsi, bien contre son grĂ©, un modĂšle dâĂ©criture Ă ceux quâil dĂ©nonçait de toutes ses forces au soir de sa vie. Les premiers grands rĂ©cits » de la DeuxiĂšme Internationale â construits notamment par Plekhanov â en hĂ©ritent. MĂȘme assĂ©chĂ© par une forme de scientisme rendant austĂšre et peu vivant son regard sur lâhistoire, le marxisme des annĂ©es 1880 ne perdra jamais totalement de vue lâexaltation hĂ©roĂŻque de lâĂ©popĂ©e dâun groupe social Ă travers les siĂšcles. Ăcriture de lâhistoire et lutte de classes 34 En caractĂ©risant Augustin Thierry comme pĂšre de la lutte de classes », Marx ouvrait-il la voie Ă une approche surplombante et lapidaire, peu Ă mĂȘme de saisir la spĂ©cificitĂ© des situations historiques et des luttes sociales ? Lâexemple de Plekhanov tendrait Ă le suggĂ©rer, mĂȘme sâil nâeĂ»t pas besoin de connaĂźtre la formule marxienne pour ĂȘtre fascinĂ© par lâhistorien français. Encore faut-il resituer ce simplisme dans un moment historique, celui de la dĂ©couverte de lâhistoire des luttes populaires, exclues jusquâalors des rĂ©cits nationaux officiels. Lâapplication Ă lâhistoire des sociĂ©tĂ©s du concept de lutte des classes, mĂȘme fortement teintĂ© de schĂ©matisme, permis de dĂ©velopper comme le souligne Eric Hobsbawm, des charges concentrĂ©es dâexplosif intellectuel, conçues pour dĂ©truire des parties cruciales de lâhistoire traditionnelle, et donc immensĂ©ment puissantes â peut-ĂȘtre plus puissantes que ne lâauraient Ă©tĂ© des versions moins simplistes du matĂ©rialisme historique, et certainement assez puissantes par leur capacitĂ© Ă Ă©clairer des endroits jusque-lĂ obscurs pour satisfaire les historiens pendant trĂšs longtemps [61] ». En ce sens cette histoire primitive » des luttes des classes, inspirĂ©e dâAugustin Thierry, eut son efficacitĂ©, avant que la rĂ©pĂ©tition dâaffirmations dogmatiques ne devienne un frein Ă la comprĂ©hension des processus historiques. 35 Quant aux dĂ©veloppements et notes de Marx sur Thierry, remis dans leur contexte dâĂ©criture, ils rĂ©vĂšlent les difficultĂ©s inhĂ©rentes Ă lâĂ©criture dâune histoire des luttes de classes. François Furet soulignait avec ironie les contradictions de la lecture marxienne de lâhistoire â notamment son absence de vision cohĂ©rente de la RĂ©volution française â et lâimpossible Ă©criture de lâhistoire dâun point de vue marxiste, sauf Ă cĂ©der Ă un dĂ©terminisme Ă©conomiste Ă©vacuant lâautonomie du politique, ce vers quoi Marx aurait finalement tendu aprĂšs 1848 [62]. En rĂ©alitĂ©, la sensibilitĂ© de Marx Ă la rĂ©volution » municipale de lâĂ©poque mĂ©diĂ©vale et aux luttes de classes Ă lâĂ©chelle de plusieurs siĂšcles, montre certes quâil existe une tension entre sa prise en compte du surgissement de lâĂ©vĂ©nement rĂ©volutionnaire 1789, 1848 puis plus tard 1871 et son analyse des mĂ©tamorphoses dâune classe sociale Ă lâĂ©chelle de plusieurs siĂšcles. Mais cette tension permet dâouvrir plusieurs voies pour lâanalyse des luttes de classes, laissant le soin Ă dâautres dâĂ©crire des Ă©tudes fouillĂ©es sur la question [63]. 36 DĂšs les lendemains de la mort de Marx, on retrouve ces difficultĂ©s dans les premiĂšres contributions historiques qui entendent comprendre lâhistoire rĂ©volutionnaire Ă la lumiĂšre de la lutte de classes. En 1889, Karl Kautsky propose un panorama des luttes de classes sous lâAncien RĂ©gime et pendant la RĂ©volution française, en insistant sur les contradictions de classes Ă lâĂ©chelle de plusieurs siĂšcles, selon un schĂ©ma assez proche de celui dâAugustin Thierry, quoique nettement plus concentrĂ© sur la pĂ©riode rĂ©volutionnaire. Dix ans plus tard, Jean JaurĂšs, rĂ©agissant Ă ce quâil juge ĂȘtre un marxisme Ă©troit, concentre lâessentiel des dĂ©buts de sa grande fresque dĂ©diĂ©e Ă lâhistoire de France aux quatre annĂ©es 1789-1794, oĂč les luttes de classes sont envisagĂ©es principalement dans le cadre de lâĂ©vĂ©nement rĂ©volutionnaire [64]. Lâun et lâautre proposent une lecture qui se revendique explicitement de Marx. PlutĂŽt que vouloir dĂ©terminer lequel des deux est le plus proche de Marx, constatons que lâun et lâautre lui sont dâune certaine maniĂšre fidĂšles ils en radicalisent, chacun dans leur contexte politico-intellectuel, lâune des intuitions mĂ©thodologiques. Leur controverse amorce une longue sĂ©quence historiographique oĂč, au sein du marxisme, le temps court de la rĂ©volution et le temps long de la transition historique seront Ăąprement dĂ©battus. Le paradoxe est que la grande fresque dâAugustin Thierry sur lâhistoire du Tiers-Ătat Ă©tait entretemps tombĂ©e dans lâoubli, aprĂšs avoir pourtant Ă©tĂ© lâune des Ćuvres historiques ayant suscitĂ© la rĂ©flexion marxienne Ă un moment crucial de lâhistoire des rĂ©volutions en Europe. Notes [1] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondance. Tome III janvier 1852 â juin 1853, Paris, Ăditions Sociales, 1972, p. 79. Lettre du 5 mars 1852 de Karl Marx Ă Joseph Weydemeyer. [2] Idem. [3] Sur la dictature du prolĂ©tariat » chez Marx voir Draper Hal, Karl Marxâs Theory of Revolution. Vol. III The Dictatorship of the Proletariat, New-York, Monthly Review Press, 1986. [4] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondance. Tome IV juillet 1852-juin 1957, Paris, Ăditions Sociales, 1974, p. 148. Lettre du 27 juillet 1854 de Karl Marx Ă Friedrich Engels. [5] Thierry Augustin, Essai sur lâhistoire de la formation et des progrĂšs du Tiers-Ătat, Paris, Furne, 1853. [6] Hobsbawm Eric, Marx et lâhistoire, Paris, Demopolis, 2008, p. 62. [7] Hobsbawm Eric, Et le monde changea. RĂ©flexions sur Marx et le marxisme de 1840 Ă nos jours, Paris, Actes Sud, 2013, p. 45. [8] Nous mentionnons dĂ©sormais dans cet article lâouvrage dâAugustin Thierry sous cette forme abrĂ©gĂ© dâEssai. [9] La derniĂšre Ă©dition remonte en effet Ă 1883-1884. [10] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. September 1853 bis Januar 1855 Marx Engels Gesamtausabe IV/12, Berlin, Akademie Verlag, 2007, pp. 513-580. [11] Gauchet Marcel Les Lettres sur lâhistoire de France dâAugustin Thierry », in Nora Pierre dir., Les lieux de mĂ©moire, La Nation II, Paris, Gallimard, 1986, p. 251. Gauchet Ă©voque principalement les Lettres sur lâhistoire de France de Thierry dont une nouvelle Ă©dition des Lettres a paru aux Classiques Garnier en 2014 mais trĂšs peu lâEssai sur lâhistoire, il est vrai hors de son cadre chronologique qui se limite aux annĂ©es 1830. [12] Venayre Sylvain, Les Origines de la France. Quand les historiens inventaient la nation, Paris, Seuil, 2013. Signalons Ă©galement Aramini AurĂ©lien, LâArchĂ©ologie linguistique du pouvoir et du peuple chez Augustin Thierry », Revue dâhistoire du xix e siĂšcle, no 49, 2014, pp. 179-193. [13] [14] Sur ce point voir la bibliographie et les rĂ©flexions de Mazauric Claude, LâHistoire de la RĂ©volution française et la pensĂ©e marxiste, Paris, Puf, 2009. [15] Marx Karl, Recension du livre de François Guizot Pourquoi la rĂ©volution dâAngleterre a-t-elle rĂ©ussi ? Discours sur lâhistoire de la rĂ©volution dâAngleterre, Paris, 1850 » in Furet François, Marx et la RĂ©volution française, Paris, Flammarion, 1986, pp. 230-232. [16] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. Kreuznacher Hefte u. a. 1843 bis Januar 1845 Marx Engels Gesamtausgabe. IV/2, Berlin, Akademie Verlag, 1981, pp. 148-150. [17] Schmidt Ernst Alexander, Geschichte von Frankreich, Hamburg, Perthes, 1835-1848. [18] Thierry Augustin, Entstehung und Ausbildung des Tiers-Etat in Frankreich bis zur Zeit der Renaissance. Historische Skizze, Zerbst, Druck und Verlag der Kummerschen Buchhandlung, 1847. [19] Marx Karl, Engels Friedrich, LâIdĂ©ologie allemande, Paris, Ăditions Sociales, 1976, pp. 465-479. [20] Thierry Augustin, Essai sur lâhistoireâŠ, op. cit., p. 237. [21] Ibidem, p. 17. [22] Venayre Sylvain, Les Origines de la France, op. cit., p. 105. [23] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondances. Tome IV, op. cit., p. 148. [24] Lâoriginal est ici restituĂ© dans nos notes. [25] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. September 1853 bis Januar 1855, op. cit., p. 523 Erste apparition dâune pensĂ©e politique des classes roturiĂšres ». [26] Ibidem, p. 554. [27] Ibidem, p. 562 Im xiiI Jhh. Eine erste Revolution ». Il insiste ensuite sur la Municipalrevolution » p. 571. [28] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondances, op. cit, t. 4. p. 149. [29] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. September 1853 bis Januar 1855, op. cit., p. 520 Analogie in der sĂ©rie der rĂ©volutions municipales du xii Jhh. m. der constitutionellen Bewegung im 19t. Lâimitation y joua un rĂŽle considĂ©rable ». [30] Outre Venayre Sylvain, Les Origines de la France, op. cit., voir Schreiner Klaus Kommune Bewegungâ und Zunftrevolutionâ. Zur Gegenwart der mittelalterlichen Stadt im historisch-politischen Denken des 19. Jahrhunderts », in Setzler Wilfried dir. Stadtverfassung, Verfassungsstaat, Pressepolitik. Festschrift fĂŒr Eberhard Naujoks zum 65. Geburstag, Sigmaringen, 1980, pp. 139-168. [31] Engel Evamaria, Mittelalterliches StĂ€dtebĂŒrgertum und Zunftwesen in der Auffassung von Karl Marx », in KĂŒttler Wolfgang dir., Das geschichtswissenschaftliche Erbe von Karl Marx, Berlin, Akademie Verlag, 1983, p. 218. [32] Ibidem, pp. 207-208. [33] La MEGA nâa pas encore publiĂ© ces notes mais un aperçu de celles-ci existe en russe, lâoriginal en allemand nâayant jamais Ă©tĂ© publiĂ©. Elles traitent notamment des luttes sociales pendant les xiv e et xv e siĂšcles. Voir Archives de Marx et Engels, Moscou, t. VI, p. 387. [34] Aron Raymond, La Lutte de classes nouvelles leçons sur la sociĂ©tĂ© industrielle, Paris, Gallimard, 1964, p. 45. [35] Bidet Jacques, LâĂtat-monde. LibĂ©ralisme, socialisme et communisme Ă lâĂ©chelle globale refondation du marxisme, Paris, Puf, 2011. [36] Venayre Sylvain, Les Origines de la France, op. cit., p. 283. [37] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. September 1853 bis Januar 1855, op. cit., p. 550 Die Arbeit der fzs. Gesellschaft seit dem xii Jhh. aboutiert in der monarchie absolue, son second point de dĂ©part ». [38] Ibidem, p. 541 Der cahier des tiers v. 1615 vaste programme de rĂ©formes, wovon les unes exĂ©cutĂ©es durch die grands ministres des xvii Jhh., die andre 1789 ». [39] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondances. Tome IV, op. cit., p. 149. [40] Marx Karl, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Paris, Le Livre de Poche, 2007, p. 255. [41] La mĂȘme prĂ©occupation se retrouve dans La guerre civile en France 1871, notamment dans ses brouillons prĂ©paratoires. [42] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondances. Tome IV, op. cit., p. 149. [43] Idem. [44] Voir Ă ce propos les travaux de Stephen Sawyer sur Louis Blanc, par exemple The Liberal Origins of Louis Blancâs Republican State », The Tocqueville Review/La Revue Tocqueville, Vol. XXXIII, no 2, pp. 141-163. [45] StĂ©panova EugĂ©nia et al., Karl Marx, sa vie, son Ćuvre, Moscou, Ăditions du progrĂšs, 1973, p. 278. [46] Histoire de la France de la RĂ©volution de 1789 Ă la fin de la PremiĂšre guerre mondiale, Moscou, Ădition du progrĂšs, 1973-1978, t. 2, p. 201-202. [47] Soboul Albert, JaurĂšs, Mathiez et lâhistoire de la RĂ©volution française », Annales Historiques de la RĂ©volution française, no 237, 1979, p. 447. [48] Renault Emmanuel, Marx et la philosophie, Paris, Puf, 2014, p. 40. [49] Bebel August et Bernstein Eduard, Der Briefwechsel zwischen Friedrich Engels und Karl Marx, 1844 bis 1883, Stutttgart, Dietz, 1913. [50] Mehring Franz, Neue BeitrĂ€ge zur Biographie von Karl Marx und Friedrich Engels », Die neue Zeit Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie, DeuxiĂšme tome, cahier 31, 1906-1907, pp. 160-168. [51] Tosel AndrĂ©, Le Marxisme du vingtiĂšme siĂšcle, Paris, Syllepse, 2009. [52] LâURSS diffusera ses Ćuvres en plusieurs langues, dont le français, jusquâaux annĂ©es 1980. Voir ses Ćuvres philosophiques, Moscou, Ăditions du progrĂšs, 1961-1983, 5 tomes. [53] Plekhanov Georges, Augustin Thierry et la conception matĂ©rialiste de lâhistoire », Le Devenir social, no 8, novembre 1895, pp. 693-709. Le texte est Ă©trangement absent de lâĂ©dition française des Ćuvres philosophiques. [54] La revue publie des textes importants de Marx et dâEngels et une sĂ©rie de textes sur le matĂ©rialisme historique. Câest Ă cette revue que lâon doit la premiĂšre Ă©dition en brochure du Manifeste du parti communiste 1895 ; voir Cahen Jacqueline, Les premiers Ă©diteurs de Marx et Engels en France 1880-1901 », Cahiers dâhistoire. Revue dâhistoire critique, 2011, pp. 20-37. [55] Plekhanov se rĂ©fĂšre notamment Ă plusieurs ouvrages regroupĂ©s dans les Ćuvres complĂštes dâAugustin Thierry Ă©dition de 1840, puis augmentĂ©e et rĂ©imprimĂ©e Ă plusieurs reprises. [56] Ă noter que dans lâHistoire de France publiĂ©e en URSS le seul marxiste qui puisse faire concurrence » Ă la brĂšve citation de Marx de 1854 est Georges Plekhanov, dont deux textes portant sur Augustin Thierry sont citĂ©s et mentionnĂ©s. [57] Plekhanov Georges, PrĂ©face au Manifeste du parti communiste », Ćuvres philosophiques, op. cit., t. 2 p. 491. [58] Ibidem, p. 488. [59] Ibidem, p. 489. [60] Aramini AurĂ©lien, LâArchĂ©ologie linguistique du pouvoir et du peuple chez Augustin Thierry », art. citĂ©, p. 179. [61] Hobsbawm Eric, Marx et lâhistoire, Paris, Demopolis, 2008, p. 45. [62] Furet François, Marx et la RĂ©volution française, Paris, Flammarion, 1986. [63] Pour une approche synthĂ©tique du marxisme Ă lâhistoire voire Ducange Jean-Numa et Mazauric Claude, Marxisme », in Gauvard Claude et Sirinelli Jean-François dir., Dictionnaire de lâhistorien, Paris, Puf, 2015 Ă paraĂźtre. [64] JaurĂšs Jean, Kautsky Karl, Socialisme et RĂ©volution française, Paris, Demopolis, 2010.Marxet la lutte pour lâĂ©galitĂ© des droits. La rĂ©volution amĂ©ricaine de 1776 et la rĂ©volution française de 1789 marquent le passage de lâhĂ©gĂ©monie du capitalisme sur la fĂ©odalitĂ©. La fĂ©odalitĂ© est caractĂ©risĂ©e par une division en classes entre seigneurs et serfs, un systĂšme politique arbitraire basĂ© sur le droit divin. LâĂ©galitĂ© entre les hommes et la libertĂ© politique Marx revient ! Ou plutĂŽt la lutte des classes, avec la publication, par lâun de ces brillants autant quâirritants polĂ©mistes dont la France intellectuelle a le secret, Emmanuel Todd, dâun ouvrage 1 intitulĂ© justement Les Luttes de classes en France au XXIe siĂšcle. Finies, les analyses de JĂ©rĂŽme Fourquet ? Quâest-ce Ă dire ? Pour Emmanuel Todd, les gilets jaunes, nos splendides gilets jaunes », ont Ă©tĂ© une sorte dâĂ©vĂ©nement inespĂ©rĂ©. Pourquoi ? Parce quâils ont remis lâĂ©conomique au premier rang. Finies, donc, pour notre auteur, les analyses dâun JĂ©rĂŽme Fourquet 2 faisant Ă©tat dâune France fragmentĂ©e, en archipel. Non, la fracture est Ă©conomique â et Ă©ducative. Elle permet de dessiner une sociĂ©tĂ© plus homogĂšne quâon ne croit, avec une Ă©lite pesant pour 1 % de la population, nommĂ©e aristocratie stato-financiĂšre » un mix entre la finance et les grands corps dâĂtat, dont Emmanuel Macron, on lâaura compris, serait le prototype, une petite bourgeoisie de cadres et professions intellectuelles en voie de dĂ©classement les losers » !, une masse ...Lire la suite sur le blog Une foi par semaine.
En tant quâĂ©vĂ©nement, la rĂ©volution industrielle avait impacts positifs et nĂ©gatifs pour la sociĂ©tĂ©. Bien quâil y ait plusieurs aspects positifs Ă la rĂ©volution industrielle, il y avait aussi de nombreux Ă©lĂ©ments nĂ©gatifs, notamment mauvaises conditions de travail, mauvaises conditions de vie, bas salaires, travail des enfants et pollution. Comment la croissance de lâindustrialisation a-t-elle changĂ© lâĂ©quation sociale et politique de lâEurope ? mesure que les activitĂ©s Ă©conomiques de nombreuses collectivitĂ©s passaient de lâagriculture Ă la fabrication, la production est passĂ©e de ses emplacements traditionnels dans la maison et le petit atelier aux usines. 2. ⊠La quantitĂ© globale de biens et de services produits a augmentĂ© de façon spectaculaire et la proportion de capital investi par travailleur a augmentĂ©. Comment la rĂ©volution industrielle a-t-elle entraĂźnĂ© des changements majeurs dans le dĂ©veloppement touristique ? De sa machine Ă vapeur, ils ont dĂ©veloppĂ© de nombreux moyens de transport comme le chemin de fer et le moteur de bateau. Le dĂ©veloppement des transports a accru le tourisme car il Ă©tait plus facile, plus sĂ»r et plus rapide de voyager. ⊠le transport nâa pas Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© pour les dĂ©placements, mais pour le transport de matiĂšres premiĂšres. Comment la production industrielle a-t-elle transformĂ© la position sociale de la classe aristocratique anglaise ? Comment la production industrielle a-t-elle transformĂ© la position sociale de la classe aristocratique anglaise ? La classe aristocratique se rĂ©trĂ©cit et doit concurrencer de nouveaux marchands et hommes dâaffaires qui sâenrichissent substantiellement. Comment lâhumanitĂ© a-t-elle bĂ©nĂ©ficiĂ© de la rĂ©volution industrielle et comment en a-t-elle souffert ? Comment lâhumanitĂ© a-t-elle bĂ©nĂ©ficiĂ© de la rĂ©volution industrielle et comment en a-t-elle souffert ? Pendant la rĂ©volution industrielle, il y a eu de nombreuses innovations, ce qui signifie que de nombreuses machines fabriquaient des articles en sĂ©rie et que de nombreux travailleurs avaient un emploi. Cette lâenrichissement des marchands et lâĂ©tablissement de la classe moyenne. En quoi les idĂ©es de Marx ont-elles eu un impact sur lâindustrialisation du monde au XIXe siĂšcle ? De quelle maniĂšre ses idĂ©es ont-elles eu un impact sur le monde en voie dâindustrialisation du XIXe siĂšcle ? 1. Marx considĂ©rait la rĂ©volution industrielle comme lâhistoire de la lutte des classes entre lâoppresseur la bourgeoisie ou les propriĂ©taires du capital industriel et les opprimĂ©s le prolĂ©tariat ou la classe ouvriĂšre industrielle. Comment la rĂ©volution industrielle a-t-elle amĂ©liorĂ© la vie des travailleurs qualifiĂ©s ? Avec des machines qui font tout du travail qualifiĂ© Ă la place des personnes, il y avait moins de demande de main-dâĆuvre adulte. Lâemploi des enfants a grimpĂ© en flĂšche pendant la rĂ©volution industrielle parce que les enfants Ă©taient assez petits pour tenir Ă lâintĂ©rieur des machines nĂ©cessitant des rĂ©parations et nĂ©cessitaient Ă©galement moins de nourriture et de salaire. Comment la rĂ©volution industrielle a-t-elle entraĂźnĂ© des changements sociaux et Ă©conomiques en Europe ? La rĂ©volution industrielle a entraĂźnĂ© des changements sociaux et Ă©conomiques en Europe en les gens vivaient dans les zones rurales et fabriquaient leurs propres vĂȘtements, Ă©quipements et outils. ⊠Pendant la rĂ©volution industrielle, le travail Ă©tait effectuĂ© par des machines plutĂŽt quâĂ la main, ce qui rendait la vie plus facile et les biens abordables. Prix ââplus bas pour les marchandises. Pourquoi la crĂ©ation des usines a-t-elle Ă©tĂ© un tournant dans lâhistoire ? Pourquoi la crĂ©ation des usines a-t-elle Ă©tĂ© un tournant dans lâhistoire ? Cela a changĂ© la façon dont les gens travaillaient et a fourni plus dâemplois. Il a Ă©galement créé une nouvelle classe sociale. Pendant la rĂ©volution industrielle, les enfants et les adultes avaient des conditions de travail terribles. Selon vous, quel a Ă©tĂ© le grand tournant dans lâhistoire de la production ? RĂ©ponse et explication La rĂ©volution industrielle fut un tournant majeur dans lâhistoire de lâhumanitĂ©. Cette pĂ©riode est dĂ©finie par la capacitĂ© de lâhumanitĂ© Ă produire en masse des biens et des produits dans des usines plutĂŽt que de produire des biens uniquement Ă la main. La machine Ă vapeur de James Watt a rendu possible la production de masse Ă grande Ă©chelle. Comment la rĂ©volution industrielle a-t-elle affectĂ© les interactions mondiales ? Il a créé de nouveaux marchĂ©s, la demande a Ă©tĂ© satisfaite par une augmentation de la production, lâimportation de matiĂšres premiĂšres sâest gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Les nouvelles technologies telles que les chemins de fer et la vapeur ont rĂ©duit le temps de transit par consĂ©quent, lâexportation de produits alimentaires pĂ©rissables est devenue possible. Dans lâensemble, le commerce mondial a augmentĂ©. Comment lâindustrialisation a-t-elle solidifiĂ© son statut social aux Ătats-Unis ? La rĂ©volution industrielle aux Ătats-Unis créé une nouvelle classe de salariĂ©s, et cette classe ouvriĂšre a Ă©galement dĂ©veloppĂ© sa propre culture. Ils ont formĂ© leurs propres quartiers, vivant loin de la surveillance des patrons et des gestionnaires. Changements politiques de la rĂ©volution industrielle Changements Ă©conomiques et politiques de la rĂ©volution industrielle La rĂ©volution industrielle 18-19e siĂšcle Lâimpact de la rĂ©volution industrielle la politique pendant la rĂ©volution industriellequels ont Ă©tĂ© les effets Ă©conomiques, sociaux et politiques de la rĂ©volution industriellecomment la rĂ©volution industrielle a changĂ© la sociĂ©tĂ©consĂ©quences politiques de la deuxiĂšme rĂ©volution industrielleeffets politiques nĂ©gatifs de la rĂ©volution industriellepourquoi la rĂ©volution industrielle a commencĂ© en angleterrecomment la rĂ©volution industrielle a-t-elle affectĂ© la dĂ©mocratiequelle a Ă©tĂ© la rĂ©volution industrielle Voir plus dâarticles dans la catĂ©gorie FAQ
201210(of 500) Essais gratuits de Etudier | Karl Marx Le Manifeste fut rĂ©digĂ© afin de dĂ©montrer ce quâest le communisme et de dĂ©montrer son but & pouvoir ainsi le Dissertations Sujets Fiches de lecture Tableau de Bord S'inscrire Home Page Lutte Des Classes Marx. Lutte Des Classes Marx Page 21 sur 50 - Environ 500 essais Examen de Philosophie 5382 mots | 22 pages KarlSlides 5 Download presentation Marx et la lutte des classes Lire manuel p 20 -25 Illustrations p 20 -21 Document 3 p 23 - Quel est le mĂ©tier du pĂšre du locuteur ? - Pourquoi lâa-t-il embrassĂ© ? - Quelles sont ses conditions de vie ? - Quelles sont les conditions de vie de lâouvrier au dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle ? Marx et la lutte des classes La naissance de la classe ouvriĂšre Les dĂ©but de lâindustrialisation filatures, mines, mĂ©tallurgie exigent des bras. On va les cher dans les campagnes. Les premiers ouvriers sont des ouvriers-paysans dont le salaire complĂšte des revenus paysans insuffisants. Doc 3 p 25 - Origine du document. - Quelle est la fonction du salaire ? - Quels sentiment sont ceux des imprimeurs devant la situation ouvriĂšre ? Marx et la lutte des classes La thĂ©orie de la lutte de classe 1 -Le temps de la rĂ©volte Lorsque la situation devient trop insupportable, les ouvriers se rĂ©voltent. Leur seul moyen dâexpression est la grĂšve, mais les patrons rĂ©pliquent par la violence. On envoie la troupe contre les grĂ©vistes. Et le sang coule. Marx et la lutte des classes La thĂ©orie de la lutte de classe 2 -Le temps de la rĂ©volution Des intellectuels sâengagent auprĂšs de la classe ouvriĂšre Les inventeurs du socialisme âUtopiqueâ Des hommes Saint-Simon, Fourrier, Gaudin essaient dâinventer une organisation plus humaine de la sociĂ©tĂ© industrielle. Dâautres dĂ©veloppent des thĂ©ories rĂ©volutionnaire, comme lâanarchiste Bakounine. Marx est un Ă©conomiste qui essaie de comprendre le fonctionnement de la nouvelle sociĂ©tĂ©. Il en tire une morale politique et une nouvelle thĂ©orie politique le communisme. Il participe Ă la crĂ©ation de la premiĂšre association internationale des travailleurs. Marx et la lutte des classes La thĂ©orie de la lutte de classe 2 -Le temps de la rĂ©volution La classe ouvriĂšre sâorganise en crĂ©ant des syndicats Le syndicat est une association de dĂ©fense des intĂ©rĂȘts professionnels. En France, les syndicats ne seront autorisĂ©s quâĂ partir de 1884. La C. G. T. est crĂ©e en 1995 et des partis politiques Les ouvriers se regroupent dans des partis socialistes qui se fĂ©dĂšrent internationalement. En France, Jean JaurĂšs fait partie des crĂ©ateurs du parti socialiste. Il changera de nom en 1920 et deviendra le Parti communiste pour marquer son adhĂ©sion aux idĂ©es de LĂ©nine et Ă la rĂ©volution russe. Pour en rendre compte, Daniel BensaĂŻd a conçu le prĂ©sent volume comme un ensemble de trois Ă©lĂ©ments.. 1. Un essai qui, sous le titre Politiques de Marx, inscrit les leçons de la Commune dans la perspective dâensemble qui se dĂ©gage de la trilogie sur les luttes de classes en France.Et qui sâefforce de saisir lâoriginalitĂ© dâune pensĂ©e politique en formation face aux LâHumanitĂ© vient de publier un hors-sĂ©rie consacrĂ© Ă Marx, qui rĂ©unit les contributions de nombreux spĂ©cialistes. Richement illustrĂ©, il est accompagnĂ© dâun livret reproduisant le Manifeste du Parti communiste. PrĂ©sentation du hors-sĂ©rie par Pierre Chaillan Dix ans aprĂšs le retour de Marx » lors de la crise de 2008, un rĂ©cent rapport de la banque Natixis explique en quoi son analyse des crises du systĂšme capitaliste se trouve avalisĂ©e. Quelle actualitĂ© ! DĂ©jĂ , depuis le coup de maĂźtre du cinĂ©aste Raoul Peck, câest un jeune Karl Marx qui sâaffiche. Jeune et trĂšs actuel, Marx lâest en raison de sa grille de lecture de classes ! Face aux rĂ©ponses austĂ©ritaires et inĂ©galitaires des pouvoirs politiques et aux semeurs de divisions et de guerre, lâĂ©conomiste des crises, lâhistorien de la lutte des classes et le philosophe de lâĂ©mancipation humaine revient totalement rajeuni dans les dĂ©bats qui agitent la vie politique, Ă©conomique et sociale. GrĂące aux travaux universitaires rĂ©cents, il devient mĂȘme pertinent pour rĂ©pondre Ă des questions dont il semblait Ă©loignĂ© tels les dĂ©fis environnementaux, les enjeux humains et sociĂ©taux. Pour souffler ses 200 bougies, lâHumanitĂ©, journal de Jean JaurĂšs, a donc dĂ©cidĂ© dâĂ©diter un hors-sĂ©rie. Notre directeur-fondateur aimait dialoguer avec le penseur, Ă qui il attribuait lâexpression lâĂ©volution rĂ©volutionnaire », quâil a faite sienne. DĂ©marche moderne sâil en est pour qui veut transformer le monde. Marx, le coup de jeune fait donc la part belle Ă la jeune gĂ©nĂ©ration dâuniversitaires avec les contributions des doctorants en philosophie Saliha Boussedra, Jean QuĂ©tier et Guillaume Fondu, de lâhistorien Jean-Numa Ducange, du professeur de philosophie Florian Gulli, des philosophes Emmanuel Renault et Franck Fischbach ou encore de lâĂ©conomiste FrĂ©dĂ©ric Boccara. Et parce que Marx et le marxisme ne sont pas conçus comme une icĂŽne Ă vĂ©nĂ©rer ou comme la recette magique quâil faudrait de façon mĂ©canique appliquer Ă la lettre, ce numĂ©ro donne de la place au dĂ©bat dans une table ronde avec lâĂ©crivaine Pascale Fautrier, auteure des Rouges, Alain Bergounioux, prĂ©sident de lâOffice universitaire de recherche socialiste Ours, et Guillaume Roubaud-Quashie, le directeur de la revue Cause commune. Câest aussi une formidable invitation Ă redĂ©couvrir Marx, Ă savoir dâoĂč il parle, en suivant le rĂ©cit des grandes pĂ©riodes de sa vie dâintellectuel, de mari, de pĂšre et dâami. Son dialogue avec Friedrich Engels est ainsi retracĂ© par Mohamed Moulfi, professeur de philosophie Ă lâuniversitĂ© dâOran. Plusieurs autres spĂ©cialistes de Marx, au travers dâarticles de rĂ©fĂ©rence, apportent leur pierre Ă une pensĂ©e toujours en construction. Au-delĂ des idĂ©es reçues, le philosophe Lucien SĂšve aborde la question de lâindividu. Le sociologue et philosophe franco-brĂ©silien Michael Löwy relĂšve le gant du dĂ©bat sur Marx Ă©cologiste. Tel un hommage rendu Ă Gramsci et Ă AndrĂ© Tosel, la rĂ©flexion de la philosophe Isabelle Garo dĂ©finit les idĂ©es comme langage de la vie rĂ©elle ». DĂ©bat actuel encore sur la dĂ©mocratie et le communisme, avec les contributions des philosophes Ătienne Balibar et Yvon Quiniou et du secrĂ©taire national du PCF, Pierre Laurent. La vitalitĂ© des concepts marxiens sera rappelĂ©e dans des domaines inattendus ou plus connus avec onze pages, Les mots pour dire Marx de A Ă Z », concoctĂ©es par Maurice Ulrich et Pierre Ivorra. Le docteur en philosophie Claude Morilhat revient sur la pertinence de la thĂ©orie de la plus-value. Enfin, deux pĂ©pites un extrait du texte fondateur du philosophe Daniel BensaĂŻd sur le vol de bois et le poĂšme Karl Marx blues de Jean-Pierre Lefebvre. Si lâhistorien Raymond Huard revient sur le centenaire en 1918, le philosophe Jacques Bidet sâinterroge, lui, sur la trace fĂ©conde » de Marx, Ă©voquant Foucault, Althusser et Bourdieu. Lâentretien de Raoul Peck place ce hors-sĂ©rie dans le faisceau de lumiĂšre du film le Jeune Karl Marx. Un numĂ©ro Ă se procurer absolument.
Figuresde la lutte des classes LâhĂ©ritage politique de Tanvir Gondal. 3 avril 2021 10 avril 2021 La Riposte 1. Tweetez . Partagez. Partagez. Enregistrer. 0 Partages. Il y a un peu plus dâun an, le militant et thĂ©oricien marxiste pakistanais, Tanvir Gondal, est dĂ©cĂ©dĂ©. Nous publions ci-dessous la traduction Tweetez. Partagez. Partagez. Enregistrer. 0 Partages. Il y a 80 ans, l
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ARTE/ CAPITALISME : Episode 4 : "Marx : la recette de la lutte des classes" from Patricia Lucas on Vimeo. A mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-Ă -dire le capital, se dĂ©veloppe aussi le prolĂ©tariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu'Ă la condition de trouver du travail et qui nâen trouvent que si leur travail accroĂźt le capital.